Motion à voter en CA pour l’abrogation du « parcours différencié » des Terminales Bac Pro

Enseignement professionnel : Nos élèves ne sont pas de la chair à patrons. Sud éducation
sudeducation95, auteur sur Sud Éducation 95

L’obstination des ministères successifs de faire débuter les épreuves ponctuelles du bac pro à partir du 12 mai 2025, soit 6 semaines plus tôt que par le passé, est une aberration pour plusieurs raisons.


Premièrement, les élèves de terminale pro ont déjà 6 semaines de PFMP, auxquelles s’ajoutent pour certain·es élèves, 6 semaines de parcours d’insertion professionnelle, et les programmes, déjà lourds à assimiler pour les élèves, le sont encore davantage, puisque ceux-ci n’ont pas été allégés. Les dernières semaines revêtaient une forme de révision. Ces séances de révision ne pourront plus avoir lieu car les contenus disciplinaires n’ont pas été réduits dans les instructions officielles.


Deuxièmement, des inégalités de traitement sont relevées quant à la préparation des épreuves de PSE : rien de prévu dans certaines académies (excepté les qq jours réglementaires), des cours maintenus ailleurs et enfin des regroupements d’élèves en milieu de parcours pour d’autres. Conséquemment, les élèves qui seront en PFMP pendant 6 semaines seront discriminé·es quant à la préparation de cette épreuve ponctuelle, par rapport à celles et ceux qui seront restées en parcours de poursuite d’études. Ces arrangements ont lieu établissement par établissement.

Troisièmement, il est à craindre que de nombreux·euses élèves soient démobilisé·es par cette interruption des cours pendant 6 semaines au moment de revenir pour les dernières épreuves : l’épreuve orale de projet et celle, ponctuelle, de PSE.


Quatrièmement, le parcours de poursuite d’études a pour vocation de remobiliser les élèves pour leur entrée en études post-bac, alors que les deux dernières réformes (Blanquer puis Grandjean/Attal) n’ont fait que diminuer les enseignements disciplinaires au profit de bricolages pédagogiques (cointervention, chef d’œuvre devenu projet, accompagnement à l’orientation et groupes de besoin fluctuants).


Pour toutes ces raisons, nous considérons que cette nouvelle réforme abîme un peu plus la formation bac pro sous statut scolaire dispensée dans les lycées professionnels, et cette casse ne peut qu’inciter les jeunes à partir vers des formations en apprentissage où les programmes sont les mêmes quel que soit le statut. Nous voyons les jeunes s’orienter vers des études qui les exploitent plus qu’elles ne les forment . Les jeunes de LP ont droit à des études de qualité au même titre que les élèves des lycées généraux et technologiques.

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