A quelques jours des vacances de fin d’années, le Rectorat de Lyon, comme dans d’autres académies, semble avoir décidé de jouer à la loterie avec son personnel. A l’échelle de l’académie, en effet, au moins une dizaine de collègues ont vu leur CDD non renouvelé, alors même que les personnes qu’ils et elles remplacent ne sont pas revenues sur leurs postes.
Ce sont pour l’essentiel des enseignant-es, mais aussi des personnel-les d’administration. De manière totalement cynique, le Rectorat assume dans ces notifications de non-renouvellement qu’il n’est absolument pas question des compétences des collègues concerné-es, ni des besoins du service public.
Il est purement et simplement question d’économiser de l’argent.
Nous nous indignons de cette situation. Il n’est pas normal que la 7e puissance économique mondiale cesse brutalement de rémunérer des enseignant-es du secteur public. D’abord parce que cette situation laisse donc des élèves sans cours et que les projets pédagogiques engagés sont interrompus. Mais aussi parce que cette situation fragilise des collègues déjà précarisé-es. A certain-es, on promet une réembauche en janvier.
Mais les collègues peuvent-elles et peuvent-ils payer leurs crédits ou leurs loyers en janvier ? Peuvent-elles et peuvent-ils repousser leurs dépenses pour se nourrir, se chauffer à janvier ? Ce n’est pas à nous, et ce n’est pas aux collègues contractuel-les, déjà sous rémunéré-es, de payer pour les errements budgétaires de notre gouvernement et de notre administration. Ce n’est pas à nous, et ce n’est certainement pas aux usager-es du service public, de payer cette crise.
Nous sommes des travailleurs et travailleuses de l’éducation, pas des lignes dans un tableur excel que l’on peut effacer en un clic.
De l’argent il y en a : dans les caisses du SNU, dans les rémunérations des cadres A+, dans les financements croissants accordés aux établissements privés… Nous ne manquons pas d’idées si jamais le Rectorat cherche comment rémunérer nos collègues !
Nous refusons cette logique cynique et d’austérité. Nous réclamons au contraire la titularisation de tous les personnels sans condition de nationalité ni de concours et l’arrêt du recrutement des personnels précaires.
Nous invitons toutes et tous les collègues concerné-es à se faire connaître, à se rapprocher des organisations syndicales, à interpeller les médias et la hiérarchie pour défendre leurs droits. Ne restons pas isolé-es face à l’arbitraire ! Ensemble, défendons nos services publics et nos conditions de travail !