Le vendredi 24 novembre, un individu s’est introduit dans le collège Aragon de Vénissieux. La réaction de la direction et du rectorat ne sont pas à la hauteur. Cet incident vient mettre en lumière le criant manque de moyens.
Ce lundi 27 novembre, faute d’action des autorités, les collègues exercent de nouveau leur droit de retrait. Iels seront devant le rectorat dès 13h. Rejoignons les pour les soutenir.
Nous reproduisons ici le communiqué de presse des personnels et des parents d’élèves :
« Intrusion au collège Aragon :
les personnels en danger et en colère !
Ce vendredi 24 novembre à midi, un individu s’est introduit dans le collège en passant par un portail en panne depuis quelques jours. Il arrive dans le hall en se faisant passer pour la police puis interpelle une assistante d’éducation en l’accusant d’être une « criminelle ». Il menace également deux autres personnels de l’établissement : « C’est très grave, vous avez tué des enfants, je ne rigole pas avec ça ! », s’adresse à des élèves en agrippant leurs vêtements, puis est poussé vers la sortie.
L’alerte intrusion, prévue à cet effet, n’a jamais retenti.
Les personnels de l’établissement ont exercé leur droit de retrait à 13h15, accueillant les élèves dans la cour mais sans assurer les cours. Nous souhaitons soutenir toutes les personnes affectées par l’intrusion de ce matin.
Notre colère est d’autant plus forte que cet incident fait suite à un contexte anxiogène qui se détériore depuis quelques semaines : des menaces régulières envers les personnels de l’établissement et trois passages à tabac d’élèves aux abords de l’établissement (violence en réunion comprenant des personnes extérieures à l’établissement, violence filmée et diffusée sur les réseaux). De plus, les situations de harcèlement entre élèves explosent, et l’équipe pHare chargée d’accueillir les témoignages sur son temps libre est débordée.
Nous rappelons que nous sommes en plan vigipirate écarlate car cela fait deux ans que les établissements scolaires sont la cible d’attaques et nous constatons que nous ne sommes pas protégés.
En fin d’après-midi, la police ne s’est toujours pas rendue sur les lieux pour prendre les dépositions des personnels victimes ou témoins des agressions. Nous n’avons pas reçu de soutien du rectorat qui n’est intervenu, par l’intermédiaire de notre direction, que pour nous menacer de retirer nos journées de salaire, affirmant que le droit de retrait n’était pas valable car « le danger n’est plus immédiat ».
Nous estimons pourtant que le danger n’est pas écarté tant que nous ne bénéficions pas de moyens supplémentaires, tant que les absences ne sont pas remplacées, tant que nous ne sommes pas réellement formés sur les situations d’intrusion. Nous avons besoin de plus de personnels de vie scolaire, et de personnels enseignants. Nous avons besoin d’un gestionnaire, dont le poste est vacant depuis fin septembre, alors que ce poste gère les locaux et leur sécurité. Comment dans ces conditions nous sentir en sécurité et assurer un climat bienveillant pour nos élèves ? Les hommages ou les séances de sensibilisation ordonnées à la hâte par le ministère ne sauraient combler le manque de personnels, de moyens financiers, et de locaux décents qui est criant dans notre établissement scolaire comme dans les autres.
L’ensemble des personnels se réunira avant les cours lundi matin afin de décider collectivement si nous reprenons le travail dans ces conditions.
L’ensemble des personnels du collège Aragon
Les élues de parents d’élèves FCPE du collège Louis Aragon
Les sections SUD éducation et SNES-FSU du collège Louis Aragon »
