Après celles des 8 avril et 3 juin derniers, le 19 octobre 2021 fut la troisième journée de grève nationale des AESH à l’appel de l’intersyndicale. Les AESH ont encore une fois démontré leur détermination et ont fait de cette journée de mobilisation une belle réussite : plusieurs milliers de collègues se sont mis·es en grève et plus d’une centaine de rassemblements et manifestations ont eu lieu devant les DSDEN, rectorats et devant le ministère de l’Education Nationale.
Retours sur la mobilisation lyonnaise.
A Lyon, cette journée de mobilisation a débuté par un pique-nique revendicatif et convivial, suivi d’une assemblée générale dynamique qui a rassemblé près d’une centaine de personnes. Ce temps d’échanges a permis à plusieurs collègues AESH de témoigner de conditions de rentrée inacceptables. Une large majorité de l’assemblée s’est ensuite prononcée pour une nouvelle journée de grève avant la fin de l’année !
A la fin de l’AG, les collègues se sont dirigé·e·s vers le rectorat où un rassemblement a réuni plus de 200 personnes. Prises de parole des organisations syndicales, slogans et témoignages ont, comme à l’accoutumée, permis aux personnes présentes de partager leurs expériences, de visibiliser le combat des AESH et de retrouver de l’énergie grâce à la lutte collective après une rentrée particulièrement difficile.
En parallèle du rassemblement, une délégation composée des organisations syndicales et d’une représentante du Collectif de parents en faveur des AESH était reçue à la DSDEN par M. le Secrétaire Général d’Académie et Mme la Directrice du Service de l’Ecole Inclusive.
L’intersyndicale a porté des revendications aussi bien nationales que locales dont vous trouverez le détail, ainsi que les réponses qui nous ont été faites, dans le compte-rendu d’audience (ci-dessous).
Alors que l’organisation en PIAL est unanimement décriée comme responsable à la fois de la dégradation des conditions de travail des AESH mais aussi de la détérioration de l’accompagnement des élèves, M. le Secrétaire Général d’Académie répond, sans surprise, que le problème est ailleurs. Selon lui, l’académie ne peut faire face au nombre croissant de notifications (rappelons que nous parlons ici non de documents mais bien d’enfants et de jeunes) et les AESH représentent « une charge très importante qui n’existait pas auparavant ». Et d’ajouter que la « seule solution c’est de prendre sur les prescriptions mutualisées pour répondre aux prescriptions horaires ».
Des solutions, les organisations syndicales en ont pourtant avancé un certain nombre :
- Sortir les AESH de la précarité afin de pérenniser les postes en leur versant un vrai salaire, en leur attribuant un statut de fonctionnaire de catégorie B et en reconnaissant un temps de travail compatible avec l’éducation nationale de 24h pour un temps plein.
- Permettre aux AESH d’accéder à une vraie formation initiale et continue
- Réouvrir des places en établissements médico-sociaux (d’après l’administration, il manquerait 1000 places dans l’académie), embaucher et revaloriser massivement les personnels médico-sociaux qui travaillent dans ces établissements et qui subissent comme nous une dégradation de leurs conditions de travail ;
- Réduire les effectifs des classes pour permettre une inclusion dans de meilleures conditions.
Après cette nouvelle journée de grève massive, la mobilisation doit monter d’un cran. Pour gagner il faut instaurer un rapport de force puissant. SUD éducation appelle les AESH à constituer des collectifs locaux auto-organisés, pour s’opposer aux conséquences des PIAL (démultiplication des lieux de travail et du nombre d’élèves à accompagner, mutations forcées, pressions hiérarchiques, etc.) et imposer des avancées locales aux académies (offre de formation, brigades de remplacement, gestion des personnels, etc.).
SUD éducation a chiffré le coût financier de ses revendications : créer un statut de fonctionnaire pour 129 000 AESH avec un temps plein à 24h et un salaire net à 1 700 euros coûterait 0,211 milliards d’euros, soit une augmentation de 0,27 % du budget du ministère de l’Education Nationale.
Aux côtés des AESH, SUD éducation revendique :
– la création d’un statut d’éducatrice/éducateur scolaire spécialisé·e et une titularisation sans condition dans un corps de fonctionnaires ;
– la reconnaissance d’un temps plein pour 24 heures d’accompagnement auxquelles s’ajoutent les heures connexes pour une véritable reconnaissance du travail de préparation, de suivi et de concertation ;
– l’accès à la prime REP/REP+ au même titre que les autres personnels ;
– l’abandon des PIAL et de la logique de mutualisation ;
– une véritable formation initiale et continue.
Le nouveau podcast de SUD éducation est en ligne, il est consacré aux AED et aux AESH, merci à l’équipe qui s’est chargée de la production. A écouter sans modération !