Manifestation le samedi 27 mars: Un logement digne pour toutes et tous!La Fondation Abbé Pierre estime qu’en 2020, «au moins 300 000 hommes, femmes et enfants étaient privés de domicile en France».
La crise sanitaire révèle les situations de précarité liées au logement, elle a accentué les difficultés d’accès au logement ainsi que les risques d’expulsions pour un nombre croissant de personnes et de familles. À peine créées, les 20 000places d’hébergement ouvertes lors du 1er confinement étaient déjà saturées.
Fin 2020, dans le Rhône, ce sont 1 363 personnes par jour, soit jusqu’à 83% des appels, qui restent sans solution d’hébergement. Les dispositifs sont si engorgés qu’il est quasiment impossible d’accéder à un hébergement d’urgence, mais aussi à un logement plus pérenne.
La crise a aussi eu pour effet de limiter les sorties de logements sociaux. En France en 2020, ce sont 100 000 attributions HLM en moins (-20%), rallongeant les délais d’attente déjà de plusieurs années. De larges pans de la population, les étudiant·es, les habitant·es des quartiers populaires, les personnes exilées, les habitant·es des lieux de vie informels (squats, bidonvilles, campements), et pleins d’autres ont vu leur situation se précariser, leur isolement s’accentuer, leurs conditions de vie se détériorer.
En 2020, ce sont aussi plus de cinq millions de personnes (soit 8,2 % de la population)qui vivaient dans un logement sur-occupé, ce qui induit par ailleurs une surexposition au virus. Les chiffres du chômage et le nombre de bénéficiaires du RSA ne cessent d’augmenter ; à l’inverse, la crise sanitaire n’a en rien freiné les logiques de gentrification, l’augmentation des loyers et la spéculation immobilière.
Les réponses gouvernementales à cette précarisation à l’échelle nationale sont risibles: 150euros à destination des familles modestes, une aide de 200 euros pour certains jeunes précaires de moins de 25 ans, versées à deux reprises en 2020.
Concernant le logement, la Fondation Abbé Pierre affirme que «le logement n’apparaît pas comme une priorité de ce gouvernement, comme c’est le cas au fond depuis 2017. À tel point que les aides publiques au secteur du logement, exprimées en pourcentage de PIB, n’ont jamais été aussi basses (1,59 % du PIB)». Face à ces réalités, les squats et autres logements informels, apparaissent comme une solution temporaire, précaire, mais aussi alternative et solidaire; une nouvelle loi anti-squats(ASAP) à l’initiative de LREM a pourtant été adoptée.
Par ailleurs, alors que le gouvernement promettait « pas d’expulsion sans relogement » à la fin de la Trêve, beaucoup n’ont pas eu cette chance. Pour les autres, ces « relogements » ont pris la forme d’hébergements collectifs et trop souvent des nuitées à l’hôtel sans accompagnement et à durée inconnue. Ces dernières sont des solutions extrêmement couteuses pour l’argent public!Dès juillet 2020, les expulsions de campements, squats et bidonvilles ont repris. Dès la fin la Trêve, entre le 11 et le 30 juillet, 9 expulsions de bidonvilles (441 personnes) ont été décomptées en France.
Ces expulsions ont continué d’août à novembre et se sont accentuées en période pré-hivernale.
Pendant l’hiver, de nombreux campements ont été évacués, notamment dans le nord,malgré la neige et le froid extrême, en réprimant les journalistes qui alertaient sur la situation. Face à cette situation dramatique, la trêve hivernale a été prolongée de deux mois : et après ?
Dans la métropole de Lyon, la préfecture et la nouvelle majorité se sont distinguées par une politique de non-remise à la rue des personnes hébergées pendant le confinement (partiellement respectée, avec entre autres des remises à la rue de mineur·es non-accompagné.es en juillet), ayant pour conséquence que plus personne n’entre dans les dispositifs d’hébergement.
Les appels au 115 laissés sans solution sont alors passés de 800 par jour avant le déconfinement en mai 2020, à près de1400 fin octobre. Si la situation s’est quelque peu améliorée après la gouvernance catastrophique de Collomb, la nouvelle Métropole a pour autant fait le choix de la répression. Les accès à l’hébergement restent conditionnés aux situations administratives des personnes. Si un ou deux squats, dont les bâtiments sont la propriété de la métropole ont des perspectives de conventionnement, c’est bien différent pour les autres : attaques en justices et appels des décisions favorables aux squats, demandes d’expulsion, harcèlement par les bailleurs sociaux de la Métropole… Remettant ainsi en cause l’autonomie et la sécurité relative des habitant·es.
C’est face à ces constats alarmants, à l’échelle nationale et locale, et en réponse à l’appel issu de nombreuses organisations à manifester dans toute l’Europe, que nous appelons à une mobilisation massive pour un logement digne pour toutes et tous, sans condition, sans attendre.
MANIFESTATION SAMEDI 27 MARS – Départ métro Sans Souci 12h
Pour lire l’appel européen : https://www.droitaulogement.org/2021/02/appel-a-mobilisation-27-mars-pour-le-logement
Pour plus d’infos, nous contacter à : coordo-logement69@riseup.net
La CALLE (Coordination d’Actions pour le Logement Lyon et Environs).